DBV 1610020Le président sortant a obtenu 373 voix sur les 457 exprimées, soit 81,6%, lors de l’assemblée générale du 16 octobre.

Les vice-présidents sortant ont été encore mieux réélus : Werner Schwarz du Schleswig Holstein avec 88,9%, le Bavarois Walter Heidl 86,9%, Karsten Schmal, de Hesse, avec 93,6%.

Un nouveau vice-président a été élu : Dettlef Kurreck, du Mecklembourg-Poméranie avec 87,9% des voix. 

Avant de passer à la discussion des problèmes agricoles actuels, Joachim Rukwied (59 ans) a répondu aux critiques qui lui sont adressées. « Je suis comme je suis ; je pourrais aussi faire un peu de Trump, si cela n’était pas tellement contre-productif » répond-il à ceux qui lui reprochent d’être sans émotions, sans empathies. « Trumper ne sert à rien s’il faut trouver ensuite des majorités, au-delà de l’organisation, et continuer à travailler ensemble ».

Le DBV a trouvé les manifestations de LsV trop risquées, et n’y a pas participé. Le risque de radicalisation existe, et le DBV veut rester démocratique et européen. Pour l’avenir Rukwied veut un rajeunissement et une féminisation du DBV à tous les niveaux. Le président et les vice-présidents sont élus par les délégués des syndicats des Länder.

Seul un président d’une organisation d’un Land peut être élu au conseil et à la présidence fédérale. Ce point est contesté, et les demandes de modifications statutaires se font plus pressantes pour permettre un accès plus large au conseil d’administration.


NDLR : L’autocritique du Rückwied était attendue, mais elle ne suffira pas. Au sommet, on pouvait craindre pire car il y a eu préalablement toute une campagne contre la réélection de Rukwied. Ses résultats électoraux sont en baisse, mais moins que certains le souhaitaient, car les délégués restent aussi des filtres.

Rappelons qu’en 2008 déjà, le DBV a connu une première mise en cause de sa vocation unitaire, avec la constitution du BDM. Elle ne portait que sur le lait. L’apparition de Land schafft Verbindung (LsV), se produit sur la totalité des problèmes de politique agricole.

Ce dernier mouvement est pour l’essentiel construit sur les médias sociaux. Les agriculteurs s’y expriment directement et rapidement ; on pourrait même dire qu’ils remplacent les anciennes discussions et les rencontres de bistrots. LsV est une force de combat et de mobilisation rapide. Dans l’agriculture, à la base, on ne souhaite pas vraiment la disparition du DBV, malgré quelques appels trumpistes comme dirait le président Rückwied.

On souhaite qu’il devienne plus mobile, plus rapide, plus combatif. Il doit sortir de sa lourdeur des discussions en commission spécialisés, longues et multiples ; qu’il soit plus accessible, se rajeunisse et se féminise vraiment.

Au fond, la majorité des agriculteurs ne souhaite pas les scissions, mais que le DBV se réorganise de telle façon qu’il puisse réagir vite et fort, à l’instar des commandos rapides d’un nombre croissant d’ONG qui leur pourrissent la vie à longueur d’année. Du travail pour les quatre ans à venir… AM