kostinger2Démission d'Elisabeth Köstinger, 43 ans, qui était ministre de l’Agriculture, du Tourisme, et des Régions depuis janvier 2020.

Elle passait pour très proche du chancelier Sebastian Kurz, qui lui-même a dû démissionner sous les soupçons de corruption.

Elle avait envisagé de démissionner en même temps que Kurz, mais le nouveau chancelier Karl Nehammer lui avait demandé de rester provisoirement à ce poste, en particulier pour conduire à terme les discussions sur la Politique Agricole Commune.

Pour l’instant, on ne sait pas qui lui succédera. La coalition du chancelier Nehammer est très fragile, et son parti ÖVP tient son assemblée à Graz le 14 mai. D’ici là, cette succession doit être réglée.

On dit aussi que la ministre démissionnaire avait des relations de plus en plus tendues avec ses collègues Verts dans le gouvernement de coalition. Elle-même avait laissé entendre que ce mandat ne lui procurait plus de joies. Elle a annoncé qu’elle retournait au privé.

Mais le plus « autrichien » restait à venir ! Car Josef Moosbrugger, le président de la Chambre d’Agriculture d’Autriche, a cru bon de dire à la fin d’un flot de remerciements à la partante, que de toute façon, tout ça n’avait pas beaucoup d’importance pour la marche des choses. Sous-entendu, mais sous-entendu bruyant : le vrai pouvoir est ailleurs qu’entre les mains du ministre.

En effet : le vrai pouvoir de ministre de l’agriculture en Autriche, où la cogestion est la règle de longue date, se situe dans les organisations nationales autrichiennes. Ce pouvoir, c’est en fait Moosburger qui l’exerce avec Georg Strasser, le président du Bauernbund, le syndicalisme agricole. Et eux sont là, et bien là...

Et de deux!

Une deuxième ministre vient de démissionner en Autriche, quelques jours avant le congrès de l’ÖVP, le parti conservateur : Margarete Schramböck (52 ans), ministre fédérale du Numérique et des Entreprises.

Elle quitte le gouvernement sans autre explication pour le moment. Cette cadre supérieure des Télécoms est entrée en politique en 2017. Elle aussi a subi ces derniers temps de nombreuses critiques.  AM

 

On ne croyait pas si bien dire….

tochnigEffectivement, c’est un pur produit du syndicalisme qui vient d’être nommé ministre de l’agriculture.

Il s’agit de Norbert Toschnig, l’actuel directeur du Bauernbund, le syndicat agricole unifié, qui succèdera donc à Elisabeth Köstinger. Sa nomination a été annoncée le 10 mai par le chancelier Nehammer.

Le nouveau ministre de 47 ans a fait des études d’économie internationale à Innsbruck.

Il a été secrétaire général des Jeunes du Bauernbund entre 2002 et 2007, et ensuite chef de section au Bauernbund jusqu’en 2011.

Dans son parcours politique, il a travaillé pour le ministre des finances Spindelegger, et au cabinet du vice-chancelier Mitterlehner.

A partir de 2016 il a été conseiller de la fraction parlementaire ÖVP pour l’agriculture et les forêts, et en 2017, il a été nommé directeur du Bauernbund.

Un parcours rectiligne s’il en est un, qui aboutit à un siège de ministre où les cadres du Bauernbund se succèdent.