tchéquie manifDes milliers d’agriculteurs ont manifesté cette semaine à Prague jusque devant le siège du gouvernement, contre l’application nationale proposée pour la nouvelle PAC

Le gouvernement actuel veut favoriser les petites et moyennes exploitations -la surface moyenne d’exploitation est en Tchéquie de 133 ha.

Les grandes exploitations se considèrent comme défavorisées et affichent des slogans du genre «Ne nous prenez pas tout notre argent !» Il est juste de relever qu’il y a aussi des contestations du côté des protecteurs de l’environnement qui veulent plus de soutien à l'agriculture bio.

On ne peut pas s’empêcher de voir derrière ce mouvement l’ombre de l’ex-président du gouvernement (2017-2021) Andrej Babis, fondateur du groupe agroalimentaire omniprésent Agrofert, qui est le plus grand bénéficiaire tchèque des aides européennes.

 

Babis lui-même, deuxième fortune de Tchéquie, est accusé de conflits d’intérêts et de corruption (cf Panama papers). Et l’on pense qu’à 67 ans il sera à nouveau candidat à la présidence de ce groupe l'année prochaine. Ce qui coïncidera avec la fin des deux mandats de Milos Zeman, le président de la République actuel, un social-démocrate élastique, qui se revendiquait jadis d’un « socialisme à visage humain », mais qui depuis est apparu comme un populiste pro-russes, pro-chinois, pro-israéliens aussi.

Les propriétaires autrichiens viennent de céder à Babis les engrais Borealis, après un blocage de la vente à des intérêts russes qui avait été envisagée.

Outre Agrofert, Babis, qui soit dit en passant a débuté sa vie politique dans les rangs communistes purs et durs, dispose maintenant de 160 000 ha.