Le n°2 européen de l’approvisionnement avait découvert le pot aux roses en 2015
L’affaire fait l’objet d’un long article du Spiegel du 18 juillet, sous la signature de Nils Klawitter. Le problème remonte à 2015 quand on s’est aperçu Konrad Falk, ex-directeur de l’implantation russe et du secteur aliments du bétail du groupe, avait allégé la coopérative Centrale Agravis de quelque 40 mio €, en exploitant un réseau de sociétés, et des locations largement surfaites pour l’usine de Krasnodar (60.000 t d’aliment du bétail).
Agravis est le second groupe allemand d’approvisionnement et de stockage, et le second européen derrière Baywa. Falk avait réussi, grâce à des soutiens, à devenir responsable de l’implantation russe d’Agravis. L’usine d’aliments du bétail de Krasnodar a été entourée par lui d’un maillage opaque de sociétés se référant d’une manière ou d’une autre à Agravis, mais en fait sans lien réel. Elles servaient aux affaires personnelles de Falk qui s’interposait ainsi entre l’usine et ses clients.
Konrad Falk était également propriétaire, à travers sa société Agroinvest, du terrain sur lequel Agravis a construit son usine en 2009. Pour l’usage du terrain, il a facturé à Agravis une location de 30 000 € par mois, soit le triple de ce qui se pratique dans cette région. Ces imbrications ont été découvertes en 2015 par un avocat chargé de recherches. Avant, personne n’avait rien vu à la centrale de Münster.
A mi-2015, Agravis a été averti que la majorité de certaines sociétés appartenait à un cadre de la maison. Les achats et ventes durant cette période ont été acheminés par des entreprises appartenant à une société suisse de cautionnement appartenant à ce cadre. On a découvert aussi que tous les entrées et sortie sur la parcelle de l’usine appartenait à une société de ce même cadre d’Agravis
Toutes ces enquêtes étant menées, et concluant à une gigantesque escroquerie, Agravis a décidé de « reconquérir » son implantation russe.
En décembre 2015, Agravis a réoccupé l’usine avec du personnel de sécurité et a mis en place un nouveau directeur. Le foncier de l’usine est redevenu propriété d’Agravis et tout l’encadrement en Russie a été changé. Un an après l’entreprise était bénéficiaire. Les procédures judiciaires sont encore en cours
Le Spiegel affirme que l’ex-député CDU et actuel président de la Coopération Raiffeisen avait été informé par Agravis.