manif 1812Mercredi 18 décembre, sous le slogan « Assez parlé… » des manifestations massives ont à nouveau eu lieu aux Pays-Bas.  Les agriculteurs allemands de LsV, « Land schafft Verbindung », les soutiennent avec des centaines de tracteurs qui passent la frontière entre les deux pays.

Au départ les agriculteurs hollandais voulaient bloquer des supermarchés, ce qui leur a été interdit par décision de justice. FDF, Farmers Defense Force, est allée en appel, mais les agriculteurs du groupement organisent d’autres manifestations plus ou moins improvisées, surtout autour de bâtiments officiels.

Du côté allemand il y a en même temps des blocages de carrefours et de bâtiments officiels. Thèmes communs : la politique est mauvaise, la concurrence au niveau mondial est déloyale, l’agriculture est étouffée… 

On remarquera que toutes ces manifestations ont lieu dans des zones où l’agriculture s’est développée rapidement ces dernières années sur des critères industriels, avec beaucoup de machinisme et d’intrants.  Maintenant qu’il faut amortir ces lourds investissements, les professionnels concernés ne supportent pas les décisions écologiques qui peu à peu commencent à s’imposer dans ces régions.


ruckwied…Et pourrait déstabiliser le président du DBV qui laisse évoquer son départ à moyen terme.
On pouvait croire à un retour au calme sur la scène agricole allemande après le « sommet » autour de la chancelière. Mais les manifestations du mouvement « Land schafft Verbindung » ont continué, notamment à Mainz, et malgré le mandat commun accepté de présenter avec le DBV des propositions de synthèse pour le mois prochain. Les tensions internes à ce nouveau mouvement continuent donc de se manifester.

Et voici que Svenja Schulze, la ministre SPD de l’Environnement du gouvernement fédéral, publie sans crier gare une « stratégie pour les terre arables – ou des grandes cultures », une semaine avant que la ministre de l’Agriculture la CDU Julia Klöckner ne présente la sienne, en cours d’élaboration depuis longtemps.

espagneporcAprès une période de 30 ans de croissance asymptotique, la filière porcine commence à buter sur différents obstacles. Il y a d’abord que les oppositions à cette croissance sans frein se multiplient, de la part des organismes de protection de la nature et des animaux, mais également de la part de la société en général, et même des politiques qui préparent de nouvelles règles. Les méga élevages sont dans le viseur.

On rappellera quelques chiffres. Le cheptel porcin espagnol est passé en 30 ans de 15 Mio à 30 Mio d’animaux, dont une augmentation de +5 Mio de porcs durant les 6 dernières années. Cette production représente désormais 20 % de la production porcine UE. L’Espagne est n°1 de la production européenne avec 4,5 Mio t de viandes de porcs/an. Elle est n°4 mondial de la production porcine. Le chiffre d’affaires viandes porcines est de 26 Mrds €, ce qui représente 22% du chiffre d’affaires de l’industrie alimentaire espagnole, et 2 % du PIB espagnol.

D merkelLes manif’ paysannes rapportent plus en Allemagne qu’en France… Alors que la FNSEA, après avoir mis quelques centaines de tracteurs aux portes de Paris, n’a obtenu qu’un rendez-vous le 3 décembre avec le Premier Ministre, le DBV a, lui, été reçu en grande pompe par Angela Merkel soi-même. La Chancelière avait même convoqué à la réunion quelque 80 représentants de 40 organisations agricoles – sans compter les militants écolos et welfaristes de service.

Trois remarques pour mieux caractériser ce qui se passe outre-Rhin. Premièrement, on peut dire que les manifestations ont eu lieu d’abord pour protester contre des nouvelles règles d’emploi des engrais, édictées récemment pour que l’Allemagne respecte la directive nitrates et eaux de l’UE.

Ces contraintes nouvelles ont rallié les exploitations de grandes cultures à la contestation, aux côtés des éleveurs qui y étaient déjà. En second lieu, sous le projet de protections des insectes, il y a en fait la question des produits de traitements de moins en moins tolérés et celle du glyphosate, en particulier.