Découverte majeure de la recherche US en collaboration avec le groupe Mars, à partir de variétés rares de maïs.
Jusqu’à présent, on croyait que seules des légumineuses pouvaient fixer l’azote de l’air. Or une équipe de chercheurs a découvert dans les montagnes mexicaines un maïs qui le peut également.
Si cette caractéristique pouvait être transmise aux variétés de maïs conventionnelles, les fumures pourraient être réduites et la production étendue à des régions aux sols plus pauvres ainsi qu’aux pays en développement d’un accès difficile aux engrais. C’est ce qu’annonce Alan Bennett, professeur de sciences végétales à University of California. Il fait partie de l’équipe de recherches, aux côtés de chercheurs de l’Université du Wisconsin-Madison, et du groupe alimentaire international Mars Int.
Howard-Yana Shapiro, Chief Agricultural Officer chez Mars, considère que cette découverte est une avancée significative vers plus de durabilité dans la production de maïs, qui est l’une des principales cultures alimentaires dans le monde.
Le maïs est une plante sauvage qui a été domestiquée il y a environ 10 000 ans au Mexique. Un nombre important de ces variétés domestiquées se développe dans des villages isolés de la Sierra Mixe, près d’Oaxaca. Depuis des années les chercheurs s’intéressent à ces variétés locales. Ils supposaient que ces maïs pouvaient être en relation avec des bactéries qui leur permettent de fixer l’azote de l’air, ce qui pouvait expliquer leur bon développement en terre pauvres en azote.
Le maïs tropical qu’ils ont découvert en Sierra Mixe ne ressemble pas au maïs conventionnel, la tige est plus haute et il pousse trois fois plus lentement que le maïs conventionnel. L’étude a montré que ce maïs tire de l’air entre 28 et 82 % de son azote. Il développe toute une série de racines aériennes à sa base, jusqu’à 10 racines épaisses qui ne touchent pas le sol, là où le maïs courant n’en développe pas, ou peu. A certaines époques de l’année ce maïs produit sur ses racines une substance gélatineuse, un mucus sucré, pour attirer les bactéries qui transforment l’azote de l’air, de telle manière que le maïs puisse l’utiliser.
On se prend déjà à imaginer ce que cette découverte pourrait entrainer au niveau mondial, notamment par l’utilisation du Genome Editing. AM