Jusqu’à 6 milliards de sauterelles, abeilles, guêpes et insectes divers en seraient victimes chaque jour !
Une étude de modélisation a été récemment effectuée par le Centre allemand de l’aviation et de l’espace, Deutsches Zentrum für Luft-und Raumfahrt (DLR). On savait depuis longtemps que les éoliennes pouvaient être des pièges pour les oiseaux et les chauves-souris. L’étude vient montre que les rotors impactent beaucoup de populations d’insectes. Les spécialistes de DLR ont calculé que les pertes d’insectes s’élèvent à 1200 tonnes par an en Allemagne. En comparaison on cite le chiffre de 400 000 t d’insectes avalées par les oiseaux dans les forêts allemandes.
Les scientifiques ne peuvent pas tirer de conséquences globales de l’évaluation de ces pertes, sur les populations d’insectes. On ne peut pas non plus faire de comparaisons avec d’autres types de pertes d’insectes comme par exemple l’utilisation d’insecticides, l’urbanisation, le changement de climat ou la circulation automobile.
Mais les experts ont calculé qu’en 2017 les rotors des 31 000 installations d’éoliennes ont vu environ 8 mio de km3 d’air passer dans leurs installations, soit 10 fois l’air allemand jusqu’à 2.000 mètres d’altitude ! Or 1 kilomètre-cube contient environ 9 kg d’insectes, dont la plupart survivent à la rencontre avec les éoliennes. Mais 5 % sont victimes des rotors, soit environ 1200 t, ce qui correspond à 6 milliards de sauterelles, abeilles, guêpes et insectes divers, chaque jour.
A l’origine de ces interrogations, il y a l’étude dite de Krefeld en Allemagne, qui concluait à une disparition de plus 75 % des insectes depuis 1989. L’étude a été très critiquée pour son protocole imparfait, mais la tendance indiquée de la diminution des insectes n’est pas mise en cause.
D’autres scientifiques, qui dénoncent en vain cette diminution depuis 25 ans, donnent du coup de la voix. Le gouvernement allemand annonce la création d’un centre de monitoring de la biodiversité. Un travail énorme en vue, car il y aurait 33 000 espèces d’insectes en Allemagne. Les études sont chères et les méthodes ne sont pas au point. AM
On n’a pas vraiment de chiffres fiables reconnaissent les scientifiques et trop peu de données sur la biodiversité. Il n’y a nulle part de mesure systématique. Il faut surtout des observations de longue durée, de l’exploitation des données des satellites, des stations de mesure comme pour le climat, avec développement de capteurs spéciaux.
Ce flou n’empêche pas la mise en cause unilatérale des traitements en agriculture. On parle moins par exemple du rôle de la pollution de l’air, du climat, de la circulation automobile et autres, et on préfère les ordonnances connues contre la monoculture, les pesticides, et pour la création vastes zone protégées et bordure fleuries. AM