La technique génomique par intervention du «ciseau» Crispr/Cas emporte l’adhésion d’un nombre croissant de scientifiques, et de politiques, en Europe et en France.
Néanmoins, l’UE considère que le droit européen actuel, notamment sur les OGM, n’est pas adapté à cette technique. C’est la conclusion principale de l’étude rendue récemment par la Commission européenne.
Pour la Commission, la législation OGM doit être adaptée, car Crispr/Cas contribue à faire du secteur agricole un secteur plus vert.
Elle veut présenter une proposition de loi sur les techniques nouvelles de sélection végétale qui peuvent faire avancer la durabilité des productions agricoles, et contribuer à la réalisation du Green Deal et de Farm to Fork, a déclaré la Commissaire à la consommation, la chypriote Stella Kyriakirdou, en présentant l’étude.
La Commission pense avant tout à des variétés résistantes, évitant les produits chimiques de traitement. Il faut que la Commission européenne mène un débat ouvert sur ces techniques afin d’éviter au secteur agricole des distorsions de concurrence.
Il faut évidemment parler des risques du ciseau de gènes pour la diversité des espèces ou pour l’agriculture bio dans laquelle toutes les formes de génie génétique sont interdites. Mais il y a au moins autant de réserves vis-à-vis d’une non décision d’adaptation de la législation aux nouvelles techniques de sélection végétale.
Le dépôt de la proposition législative par la Commission va sans doute demander encore un peu de temps. Il faut en effet au préalable procéder à l’audition des parties intéressées et présenter une étude sur les conséquences à prévoir. Les ministres de l’agriculture seront saisis de l’étude pour leur réunion de mai.
Rappelons que la scientifique française Emmanuelle Charpentier ainsi que l'américaine Jennifer A. Doudna ont été récompensées du Prix Nobel 2020 de Chimie pour leur découverte de Crispr-Cas9. AM