Brexit et élections européennes vont avoir dans les mois qui viennent des effets directs sur les nominations aux postes clés de la Commission, à commencer par les Commissaires eux-mêmes.
Dans cette incertitude globale, le Commissaire à l’agriculture, l’Irlandais Phil Hogan (58 ans) mène doucement sa barque vers un second mandat de Commissaire et vers une stabilité relative concernant la future Politique agricole commune en chantier. Même s’il ne pourra probablement pas éviter une diminution du budget agricole européen après le départ des Britanniques. AM
Le Commissaire agricole se positionne tôt pour la poursuite de son activité bruxelloise après les élections européennes et le renouvellement de la Commission européenne. Ses chances d’être désigné par l’Irlande paraissent très bonnes. D’autres, au premier rang desquels figurent les Français, saluent sa défense des élevages européens dans les négociations internationales et sa proposition de continuation de la PAC, avec une défense du 1er pilier PAC comme point central des propositions de réforme. Il est défenseur de l’une des positions centrales de son pays d’origine, à savoir le maintien de l’ouverture des frontières entre le Nord et le Sud de l‘île irlandaise.
La continuité agricole est nécessaire dans une Europe qui sera encore plus fragile avec la crise d’un Brexit dur, et il va falloir tout le soutien du Commissaire pour négocier des compromis viables avec les Britanniques, notamment en lait et viandes.
Son gros problème sera celui des conséquences financières du rétrécissement de l’UE et l’affaiblissement des deux côtés du couple franco-allemand. Faire payer plus pour une UE plus petite est un grand défi. On s’oriente donc plutôt vers une baisse des 5 % proposés pour le budget agricole.
Le prochain président de la Commission aura du mal à maintenir partout une unité en UE, car on ne voit pas actuellement se dessiner de nouvelles impulsions européennes. Les négociations PAC seront longues, et il serait souhaitable que le Parlement européen prenne position en première lecture avant les élections, pour ne pas risquer de tout recommencer après. Dans pareille conjoncture, la permanence de la « force tranquille » agricole du Commissaire irlandais parait indispensable.