Au moment que s’ouvre Die Grüne Woche à Berlin (18-27 janvier), les professionnels allemands du secteur agroalimentaire dressent un bilan inquiet de leurs activités récentes, où les incertitudes concernant le Brexit s’ajoutent à la stagnation du marché intérieur.
La GEFA, German Export Association for Food and Agriproducts, attend pour 2018 des exportations agroalimentaires (techniques agricoles comprises) de 77,2 Mrds €, en diminution de -1,4 % sur l’année précédente. Cela souligne combien les conditions de commercialisations sont importantes pour la branche. L’exemple de l’accord de libéralisation avec le Japon est un exemple positif d’allègement des conditions faites au commerce, mais ne suffit pas pour compenser les reculs en Asie.
Les exportations de janvier à octobre 2018 (sans les machines agricoles) ont atteint 59,1 Mrds €, soit 3 % en dessous du niveau de l’année derrière. Dans le même temps, les volumes ont diminué de - 4 % à 50,1 Miot. Ce sont essentiellement des reculs enregistrés en Asie et en Afrique qui sont en cause, parmi lesquels ceux de viandes - 6,5 %, des produits laitiers - 4,1 % et des céréales. (Blé -35,6 %, orge -17,1 % et animaux d’élevage -9,6 %.
En valeur, les exportations de janvier à octobre, sont sous les valeurs de l’année d’avant, -2,4 %. Les exportations vers pays tiers ont diminué plus -6,3 %. Il est à remarquer que malgré l’embargo, les exportations vers la Russie ont connu, sur d’autres produits, une nette ré-augmentation, de + 6,2 % à 829 Mio €, alors que le change du rouble a augmenté en cours d’année de 13,4 %. AM
Les exportateurs allemands attendent avec impatience les développements du Brexit, car la Grande-Bretagne est le cinquième débouché d’exportation de l’industrie alimentaire allemande. Pour les 10 premiers mois de l’année 2018, les Allemands y ont exporté pour 3,8 Mrds € soit -2,4 %, et importé de Grande-Bretagne pour 1,2 Mrd €, -2 %.
Ils craignent des conditions futures d’échanges peu claires. Les Britanniques ont acheté aux Allemands pour 624 Mio de produits sucrés en 10 mois, pour 573 Mio € de charcuteries, pour 489 Mio € de produits de boulangerie et des produits laitiers pour 450 mio €. Les exportateurs des deux côtés du Channel restent dans le brouillard.
GEFA proteste contre la lenteur des décisions d’ouverture des marchés. Les maladies animales diverses, langue bleue, virus Schellenberg, virus de peste porcine africaine, conduisent à une chute drastique des exportations d’animaux d’élevage, à travers les certificats vétérinaires et les informations techniques, qui ne disparaissent ensuite que très lentement.
Dans beaucoup de pays il y a d’autres attentes relatives aux publicités et aux accès aux marchés. En particulier dans les pays asiatiques, on souhaiterait que des responsables politiques de haut-rang participent aux discussions sur les certificats et les ouvertures de marchés. Les ministres d’autres pays répondent à cette attente.
Bref, l’agroalimentaire allemand est devant une certaine saturation de son marché interne. Les exportations vers les pays membres de l’UE n’ont augmenté que de 0,4 %, alors que plus du quart des emplois de l’industrie agroalimentaire allemande en dépend, et les exportations vers les pays tiers ont chuté.