Ce pays est devenu ces dernières années (et en partie sous l’effet de l’embargo occidental…) un pays exportateur important pour certaines productions agricoles, les céréales surtout.
C’est aussi un Etat qui a maintenu jusqu’à présent l’interdiction de cultiver et d’importer des plantes OGM. Ce qui ne met pas l’agriculture russe à l’abri des mauvaises années, des variations de rendement et de fortes fluctuations des prix.
La Russie veut désormais stabiliser et mieux sécuriser ses rendements agricoles.
Elle a fait connaitre, il y a quelques jours, un programme de 1,7 Mrd $, pour développer l’année prochaine 10 variétés de plantes et espèces animales améliorées par Génome Editing, et 20 autres d’ici 2027.
C’est une décision qui a d’abord étonné par rapport à sa règlementation des OGM.
Mais la loi promulguée en 2016 par Poutine, ne vise que les plantes OGM, et donc pas les plantes modifiées par méthodes naturelles. Les modifications par Génome Editing obtiennent le même résultat que les mutations naturelles, aussi les Russes ne les classent-elles pas dans les OGM, et ces plantes ne tombent donc pas sous les interdictions OGM.
Ces décisions se rapprochent donc de celles des USA et d’autre pays, qui considèrent que dès lors qu’il n’y a pas d’introduction de gène étranger à la plante, il n’y a pas OGM. Dans les décisions russes du plan Editing, on cite expressément l’orge, le blé, les betteraves à sucre, et les pommes de terre, les 4 productions agricoles et commerciales de pointe de l’agriculture russe.
A l’Académie Russe des Sciences de Moscou, les programmes sont en cours pour améliorer par Editing la résistance des pommes de terre et des betteraves ; ceux concernant l’orge et le blé, sont en cours à St Pétersbourg et à Novosibirsk.
Les chercheurs russes saluent ce programme d’investissements et relèvent que la Russie était restée de longues années derrière les recherches réalisées par d’autres grands pays du monde.
Néanmoins les infrastructures de recherches doivent être améliorées pour arriver aux objectifs fixés.
Au plan international la recherche considère que c’est un signal pour toute la recherche, et l’on espère qu’il contribuera à débloquer la situation en UE où cette technique de sélection n’a actuellement aucune chance. AM