Une enquête parmi les agriculteurs néerlandais montre de larges soucis quant à leur avenir, en particulier à cause de la politique des nitrates et des contraintes écologiques européennes.
Beaucoup craignent la fin de leur exploitation sans perspective de succession dans leur exploitation. Sur le plan politique ils virent complètement à droite, et mettent leurs espoirs dans un changement de gouvernement et de politique.
C’est ce que montre une enquête menée par la revue agricole spécialisée «Boerderij» et la télévision « EenVandaag». Elle a eu lieu du 3 au 17 avril derniers auprès de 1000 agriculteurs.
7 sur 10 des exploitants interrogés indiquaient que les nouvelles règles pourraient bien signifier la fin de leur exploitation. Par ailleurs 25% des interrogés pensent que leur exploitation n’existera probablement plus, ou sûrement plus, dans 10 ans.
Ces craintes et ces sombres pronostics sont dus au manque de perspectives stables et favorables, ce qui est traduit pour les agriculteurs interrogés par des changements permanents de politique, qui brouillent toute perspective. « Cela fait six ans que je suis malmené par une politique de déconstruction, déclare l’un d’entre eux, et je déconseille à mes quatre enfants de vouloir devenir agriculteurs ».
85 % des interrogés espèrent qu’un cabinet politique de droite sorte des négociations actuelles, avec participation du PVV du populiste de droite Geert Wilders, des libéraux de Liberté &Démocratie (VVD), du Pari du Nouveau Contrat Social (NSC) et du BBB mouvement Paysans et Citoyens. Ces partis défendront plus l’agriculture que le gouvernement Marc Rutte qui expédie les affaires courantes en attendant. (Ndlr : personne de cite Franz Timmermans qui pourtant manifeste lui aussi des ambitions)
58 % des agriculteurs du panel attendent du nouveau gouvernement l’annulation de la politique « nitrates » de ces dernières années. 62 % sont pour que la nouvelle coalition fasse pression sur la Commission européenne pour obtenir d’ignorer les objectifs climatiques aux Pays-Bas.
Ils sont europessimistes. Seulement 18 % déclarent faire confiance à l’UE. Mais 43 % associent des désavantages à l’UE, malgré les subvenions et les chances d’exportations sur le marché intérieur. Les avantages de l’UE ne sont perçus que par 27 %, mais 2/3 sont pour que les Pays-Bas restent en UE en estimant que la collaboration européenne est bonne pour l’économie et l’agriculture néerlandaises.
45 % comprennent que l’UE demande plus de durabilité, mais les conditions pour les subventions sont trop sévères Certains plaident pour la suppression des subventions « J’aurais plus de liberté et d’espace pour produire ce que le marché demande » disent certains. 72 % estiment en outre que sans les aides européennes ils pourraient s’en sortir. 23 % ne sont pas de cet avis.
Pour obtenir des changements politiques, 43 % cautionnent des actions dures. Parmi les grandes organisations agricoles, Agractie, qui a organisé plusieurs protestations à Bruxelles bénéficie de la confiance de 69 ¨% des enquêtés. LTO la plus ancienne est à 57 % d’appréciations. A LTO, il y a beaucoup de savoir techniques, mais il y a aussi une grande dépendance vis à vis de la politique gouvernementale, expriment les critiques.. Il n y a plus que 38 % de soutiens à Farmers Defence Force (FDF), organisation jugée trop extrême et sans réalisme. "Elle crie plus fort qu’elle ne pense », concluent cruellement ses adversaires. AM