Encore une fraude aux aides européennes, découverte cette fois dans le Nord de l’Italie où certains éleveurs de plaine achètent des pâtures en altitude, qu’ils n’exploitent pas pour leur bétail, mais qui font l’objet de déclaration pour obtenir les aides afférentes.
Le tout au détriment d’autres éleveurs auxquels on enlève ces pâtures pour finalement ne pas les exploiter.
Ces agissements d’encaissements frauduleux d’aides européennes en Lombardie, au Piémont, et en Vénétie, ont été dénoncés par la revue d’investigation bien connue en Italie « lavialibera », dont le siège est à Turin.
D’après elle, il ne s’agirait pas forcément d’agissements de la Mafia, mais le plus souvent d’entreprises agricoles banales, peu suspectes au départ, qui visent à déclarer plus de surfaces pour encaisser plus d’aides.
Des entreprises d’élevage de la plaine du Po s’approprient des surfaces de pâtures lors des soumissions qui ont lieu dans l’espace alpin ou dans les Apennins, en offrant des prix battant les offres des petits éleveurs, qui ne peuvent pas lutter.
Ce n’est pas illégal, sauf si ces surfaces ne sont jamais utilisées en pâture par les acheteurs. Il y a aussi des cas dans lesquels les enquêteurs cherchent vainement des pâtures qui n’existent que sur le papier.
La réglementation communautaire est, il est vrai, un peu …tentante. Car il suffit aux éleveurs de la plaine du Po de certifier que leurs animaux paissent quelque part dans les Alpes ou dans les Apennins, ou même dans les alpages des Abruzzes à 600 km ! Certains dénoncent des aides liées à l’hectare, et non à la production, ou encore les nouvelles réductions de contrôle en discussion.