dairymilk 2En deux mois, c'est la deuxième grande laiterie US à connaitre ce sort, après Dean Foods qui s’est déclarée insolvable le 12 novembre dernier. L’entreprise de Dallas, créée il y a 160 ans, indique que l’exploitation continuera pendant la période d’assainissement
Les responsables de Borden mettent en cause le boom des produits alternatifs du lait au lait : soja, riz, noix. Mais également les prix en augmentation du lait brut. Une pression forte supplémentaire provient de la distribution qui investit dans la fabrication de ses propres produits laitiers.
Borden occupe 3 300 salariés aux USA. La laiterie dispose de 13 usines et de 100 centres de distribution en Middle-West, au Sud et Sud-Est des USA.
La consommation de produits laitiers par tête est en diminution aux USA depuis des décennies, en yaourts et crèmes glacées surtout, alors que la demande en fromages augmente. Déjà dans les cas de Dean Foods, il était question des pressions de distributeurs comme Walmart, Kroger, Albertson etc. Ces derniers ouvrent leurs propres laiteries pour fabriquer leurs marques de distribution.


En parallèle, le nombre d’élevages laitiers diminue rapidement dans ces régions. Depuis janvier 2019, le prix du lait a augmenté de +27 %, et il continue de progresser.
En fait, ce n’est pas la première fois que Borden est en difficultés financières. Après une grande série d’acquisitions fin des années 1980, l’entreprise a été vendue pour 2 Mrds $ à Private Equity KKR, un fonds de pension très important. L’entreprise a été progressivement réduite durant les décennies suivantes, par des cessions d’activités et de marques. Les filiales KKR détiennent actuellement des dettes Borden pour environ 200 mio €, sous forme de prêts à court terme.
L’entreprise porte le nom de Gail Borden, qui a développé la fabrication du lait condensé. Borden était n°1 mondial fin des années 1980, avec un chiffre d’affaires de 7,2 Mrds $. Par la suite il y a eu baisse permanente de ce chiffre et toute une série de propriétaires successifs. Très clairement, la question d’un démantèlement complet est maintenant posée. AM