Umwelt Bundes Amt, c’est l’administration fédérale qui monte et qui, sous l’impulsion de Dirk Messner, commence à s’imposer dans le débat agricole.
Il existe aujourd’hui une mesure simple de l’importance d’une administration fédérale. Ce n’est pas uniquement le budget mis à sa disposition. C’est sa présence dans le logiciel de recherche Google. Se classer dans les pages Web les plus visitées du monde est un critère pour savoir si les messages trouvent leur chemin dans l’opinion publique ou pas. Or à cette aune, l’UBA (Agence fédérale pour l’Environnement) occupe maintenant une position de pointe
Qui gagne au palmarès Google ? Dans le haut du classement, on trouve fréquemment des services comme l’Institut Robert Koch, ou l’Agence fédérale pour les Migrations, mais l‘air devient plus rare pour beaucoup d’autres organismes. Pour le service de protection de la Constitution, on trouve à peine un demi-million de clics, pour l’Agence fédérale anticartel 800 000, et pour les Sciences du sport 100 000.
Dans sa catégorie, l’UBA fait mieux que les institutions agricoles. Avec ses1,8 Mio de visites par jour, elle devance les Instituts pour la santé animale, des plantes cultivées ou pour l’alimentation (entre 100 000 et 300 000 recherches). Elle bat aussi l’Institut d’évaluation des risques avec 360 000 résultats, le ministère de l’Agriculture 80 000 et même le ministère de l’Environnement proprement dit et ses 50 000 clics/jour.
Comment UBA parvient-elle à cette forte présence ? Elle réussit l’exploit de se prononcer sur énormément de sujets, et elle donne aux visiteurs de sa pages toutes sortes de de conseils. Avec la nouvelle enquête sur l’agriculture bio, elle se mêle massivement des objectifs de développement de l’agriculture conventionnelle. Elle montre une nouvelle fois son habileté en se mêlant à des débats sur des thèmes difficiles qui pourtant ne rentrent pas dans ses propres compétences - ce qui s’avère politiquement payant !
A l’Institut von Thünen il existe pourtant un centre de recherches pour l’agriculture bio, qui a des spécialistes qui fournissent un excellent travail. Il n’est pas perçu du tout dans la discussion publique.
Cela signifie quoi pour les agriculteurs ? La force de cette agence est politiquement payante. Ceux qui veulent se renseigner sur la protection de l’environnent et l’agriculture se tournent maintenant d’abord vers l’UBA où l’on trouve le double de résultats sur agriculture qu’au ministère de l’agriculture.
Commentaires des observateurs et des éditorialistes de la presse agricole : les agriculteurs doivent en tirer une leçon. « Allez au contact avec les gens… Répondez aux questions pratiques… Participez à beaucoup plus de discussions… Ne vous enfermez pas dans un jargon professionnel… Sinon les agriculteurs ne devront pas s’étonner de ne plus être compris par beaucoup de monde. »
A noter : UBA compte 1600 collaborateurs dans 13 implantations. Elle est dirigée depuis le 1er janvier 2020 par Dirk Messner.