140 mio de porcs seront produits cette année aux Etats Unis, soit +24% en 10 ans ! L’USDA table sur une production de viandes porcines de 13 Mio t, soit +3 % en un an. Les exportations pourraient également augmenter de 3 %, mais la consommation intérieure va diminuer de 1 %. C’est dire que la situation des producteurs US ne cesse de se dégrader.
L’augmentation constante de la production porcine américaine au cours de ces dernières années est l’une des racines de la situation actuelle, augmentation par rapport à laquelle la demande ne suit pas au même rythme. Cette année près de 140 Mio de porcs seront mis sur le marché, soit 24 % de plus qu’il y a 10 ans.
Par ailleurs, la National Farmers Union (NFU) indique qu’au moins 370 abattoirs, soit 1/3 du total US, ont eu des cas de Covid 19 parmi leurs salariés. Des douzaines d‘entreprises ont dû réduire ou arrêter leurs activités. Comme parmi elles, on compte quelques grands abattoirs qui ont été touchés, ce sont en période de pointe 40 % des capacités d’abattage qui ont été immobilisées.
Les prix payés pour les porcs ont baissé. Il faut ajouter à cette baisse, les couts des porcs non abattus qui ont été détruits ou cédés gratuitement pour des dons alimentaires. NPPC (National Pork Producers Council), calcule pour 2020 des pertes de recettes pour les engraisseurs de 4,7 Mrd $, et demande des aides.
Sur le marché global de la viande de porcs, il n’y a pas d’effet coronavirus. En fait, seuls deux éléments dirigent le marché en ce moment : la demande chinoise pour les volumes et la peste porcine africaine pour les zones capables d’exporter.
On estime que la Chine doit importer cette année 4,4 Miot de viandes de porcs. C’est énorme, près de deux fois les achats de 2019 qui étaient de 2,4 Miot, et trois fois ceux de 2018 avec 1,5 Miot. Avec des chiffres comme ça, le sort des exportateurs US est entièrement dépendant de la Chine. Mais c’est vrai aussi pour les producteurs UE : à elle seule la Chine absorbe 60% des exportations européennes.
Comme situation de dépendance, c’est comme pour les masques, mais en pire…