moscou 2Depuis 2014 et en réponse aux sanctions occidentales dans l’affaire ukrainienne, la Russie avait prononcé un embargo sur les achats alimentaires effectués à l’Ouest.

C’était vrai notamment pour la viande de porc, dont la Russie était grande importatrice à l’époque (500.000 tonnes) – au grand bénéfice notamment des producteurs et abattoirs français. Moscou avait alors décidé de développer sa production interne et s’était fait le pari de devenir soi-même exportateur dans un délai raisonnable.

Eh bien c’est chose faite ! Les importations russes de viande de porcs s’amenuisent à vue d’œil, et la Russie commence à concurrencer l’UE à l’exportation. L’organisation centrale danoise pour l’agriculture et l’agroalimentaire (L&F), indique que durant le 1er semestre 2020 la Russie a importé moins de 5000 t de viandes porcines. Durant le même semestre de l’année dernière elle en avait importé 64 000 t.

Il y a 8 ans, la totalité des importations russes atteignaient encore 1 Mio t. La Russie était à l’époque le second importateur mondial de cette viande. Elle importe actuellement surtout du Chili, et de petites quantités provenant d’Argentine, du Paraguay, de Biélorussie, et du Kazakhstan.

Et voici que désormais la Russie est de plus en plus présente sur le marché mondial de la viande de porcs comme exportatrice. Au 1er semestre 2020 elle a exporté 86 000 t, ce qui est un quasi doublement par rapport à la même période de 2019. Sa principale cliente est Hongkong, suivie du Vietnam et de l’Ukraine, qui sont aussi des clients de l’UE, désormais fortement concurrencée.

La Russie s’efforce maintenant de développer ses exportations vers la Chine, ce qui n’était pas possible jusqu’à présent pour cause de peste porcine africaine. Les analystes danois voient la Russie augmenter rapidement ses ventes de viandes porcines sur le marché mondial. AM

Ndlr : on a l’air malin, maintenant, du côté européen, après avoir perdu un excellent débouché et s’être créé un nouveau concurrent agressif, le tout pour des raisons certes honorables, mais sans rapport avec l’objet visé. Il est exact aussi qu'avec son hostilité de plus en plus marquée  à l'encontre de l'élevage et ses pressions écologiques constantes, l'Union Européenne s'est  mise elle même à l'écart du marché mondial export.