Inquiétudes pour Ekosem, le plus grand groupe laitier russe, créé par l’Allemand Stefan Dürr et longtemps considéré comme la plus belle illustration d’une collaboration avec la Russie.
Certes, le groupe est encore largement rentable, avec une marge de 30 % avant impôts, intérêts, et amortissements.
Malgré cela, ce géant laitier russe risque d’être victime des tensions entre la Russie et l’Ouest à la suite de la guerre en Ukraine.
Elle est aujourd’hui suspendue à la décision des créanciers allemands d’accepter le renouvellement de deux emprunts de l’ordre de 180 Mio € chacun.
La décision doit tomber au vote de l’assemblée générale les 9 et 10 mai prochain. Ekosem a proposé de réduire de 8,5% et de 7,5%, à 2,5 % la rémunération pour les deux emprunts en discussion, de prolonger leurs durées de 5 ans, et de renoncer à un remboursement anticipé en cas de cession du contrôle de filiales en Russie.
Le problème est que ces souscripteurs allemands n’ont pas de « sécurités ». Les banques russes Rosselkhozbank et Sberbank, qui ont financé à hauteur de 1,2 Mrds € la croissance rapide d’Ekosem, ont,elles, pris de très grandes «sécurités » comme des consignations et des hypothèques sur des filiales Ekosem.
La banque agricole Rosselkhozbank a tenté à plusieurs reprises de prendre le contrôle d’Ekosem, tentatives stoppées fin 2021 « au plus haut niveau » et il n’y a pas eu de nouvelle tentative depuis. Ces banques veulent éviter que les résultats positifs obtenus avec leurs crédits subventionnés ne sortent de Russie. De plus, Ekosem est considéré comme un élément important de la sécurité alimentaire en Russie
Ekosem veut sauver les meubles et préparer ses souscripteurs à la vente de filiales pour éviter l’insolvabilité. Pour éviter la degradation de la situation, on discute pour le moment de la durée de prolongation des prêts.