marioupol2Blé, maïs, engrais, énergie, Rabobank, la grande banque néerlandaise, prévient agriculteurs, éleveurs et transformateurs: ils auront à faire face à des prix élevés des denrées et des matières premières pour une période longue.

Les cotations pour le blé Soft Red Winter à CBoT (Chicago Board of Trade) seront au second trimestre de l’ordre de 1.120 Cent/bushel (1 boisseau américain = 30kg env.) selon les pronostics de RaboResearch.

Au quatrième trimestre de cette année, ils se situeraient à 1.100 Cent/bushel, et au 1er trimestre 2023 à 1.050 Cent/bushel.

Pour le blé à Euronext, les analystes voient pour le second trimestre un niveau de 410 €/t, 380 €/t pour le troisième et le quatrième trimestre, et pour le premier trimestre 2023 340 €/t. Le maïs restera également à prix élevé, autour de 800 Cent/bushel jusqu’en 2023.

Une fin rapide de la guerre d’Ukraine reste improbable. Certes, cette fin du conflit exercera, quand elle surviendra, une pression sur les prix et augmentera les exportations ukrainiennes. Mais il sera néanmoins difficile d’exporter des céréales à cause des routes et rails détruits menant vers des ports ceinturés de mines. La levée de sanctions contre la Russie et la Biélorussie peuvent également durer.

La détente des prix du pétrole, du gaz et des engrais ne pourra pas venir aussi vite que les agriculteurs le souhaiteraient. On attend des prix durablement élevés pour les engrais. Les capacités mondiales de production d’engrais sont limitées, et pas en état de compenser au pied levé l’absence russe, biélorusse et ukrainienne.

Les producteurs d’urée sont tous confrontés aux prix élevés du gaz qui augmente leurs couts de production. De plus, les capacités libres se trouvent en majorité en Chine, qui doit d’abord prendre une décision politique pour reprendre les exportations d’urée, après les réductions décidées en 2021 durant sa crise d’énergie.

En potasse les capacités mondiales ne suffisent pas pour compenser le fort recul des exportations russes et biélorusses, car les deux pays réunissaient 30% du marché mondial. Les plans européens de boycotter le pétrole russe et les menaces russes de réduire les exportations de gaz vers l’UE font que les prix sur les marchés de l’énergie resteront élevés et volatiles.

Avec une interdiction européenne d’importer du pétrole russe, il faudra envisager une augmentation de prix jusqu’ à 170 $/barrel (1 oil barrel= 159 litres). Rabobank retient l’hypothèse que les Russes pourraient replacer en Inde ou en Chine, avec un fort rabais sur les prix, la moitié des volumes précédemment destinés à l’Europe. AM