Le chrétien démocrate Henk Staghouwern avait été nommé ministre de l’agriculture le 10 janvier dernier ; il a démissionné le 6/9/2022. Le roi Willem-Alexander a immédiatement accepté sa démission.
Jusqu’à la nomination de son successeur, la vice- présidente du conseil des ministres, et ex- ministre de l’agriculture, Carole Schouten, reprendra la responsabilité de ce ministère. Elle est actuellement chargée de la politique anti-pauvreté, de la participation et des retraites.
Le ministre partant déclare s’être posé des questions de savoir s’il était la personne adéquate à ce poste, il est arrivé à la conclusion que non. Le secteur agricole et les pêches ont besoin de perspectives d’avenir et les problèmes sont importants, dit Staghouwern.
Selon les discussions internes au sujet de cette démission, ce serait le soutien de la seconde chambre néerlandais qui lui aurait fait défaut pour ses propositions de solution de la question des nitrates. De nouvelles propositions auraient dû être discutées le 13 septembre.
La ministre Christiane van der Wal reste en place, c’est elle qui dispose d’un « fonds nitrates » de 25 Mrds € jusqu’en 2035. Ces derniers mois les protestations massives d’agriculteurs ont eu lieu à travers les Pays-Bas contre les objectifs de la coalition gouvernementale de réduire d’ici 2030 les émissions d’azote de 50 % par rapport à 2019. Les diminutions réalisées par les entreprises sont jugées insuffisantes par les politiques.
Du côté des agriculteurs néerlandais, on demande plus de fermeté envers l’UE. Il faut rappeler que les exceptions accordées aux Pays-Bas pour l’application de la directive nitrate doivent disparaitre par étapes à l’horizon 2026. C’est ce qui a été convenu entre le gouvernement de La Haye et la Commission européenne pour éviter des sanctions européennes sévères.
Formulé plus directement, tout cela renvoie au fait que les discussions menées depuis des semaines suscitent de vives réactions de la part des agriculteurs.Ceux-ci, d'après les propositions gouvernementales sur la table, ne pourraient plus utiliser, après 2026, que 170kg/N/ha de fumures de ferme. Cette année ils peuvent encore épandre du lisier jusqu’à 250kg/N/ha.
Cela aura des conséquences importantes pour les éleveurs laitiers. Pour 2023, 130 Mio € sont prévus pour faire face aux surcouts d’élimination du lisier, mais dans les projets actuels cette aide est liée à 80 % de surfaces en herbe dans les exploitations candidates à l’aide. La STH est importante pour éviter les percolations de nitrates et de phosphates.
Pour les zones dites polluées, on veut aller plus vite et avec des contrainte supplémentaires. C’est le 15 septembre que la commission compétente devait se prononce à ce sujet. C’est dans ce climat de contestations que le ministre a démissionné.
Pour les organisations agricoles, le gouvernement devrait "taper sur la table" à Bruxelles, pour éviter des catastrophes pour le revenu agricole. Et les aides doivent être prévues pour toute les exploitations et pas seulement les herbagères. AM