Effet induit du changement politique intervenu au Brésil avec l’élection du président Lula : la relance les négociations entre l’UE et les pays du Mercosur.
Ces négociations n’avaient en réalité jamais été abandonnées par la Commission européenne, malgré les oppositions de certains Etats membres, y compris avec menaces de non-ratification.
Soyons clairs : ce n’est pas une bonne nouvelle pour les éleveurs bovins européens, et singulièrement français.
Rappelons l’étude sur les conséquences d’un accord, selon l’étude effectuée par London School of Economics and Political Science, peu suspecte de protectionnisme. Elle avait fourni des chiffres éloquents pour la viande bovine dans son étude dite de durabilité des conséquences d’un accord avec Mercosur.
Janusz Wojciechowski, le Commissaire européen à l’agriculture, a récemment plaidé pour une augmentation du budget agricole européen.
Il parlait en fait surtout du budget de la prochaine période financière (à partir de 2027) en restant très discret et comme à couvert sur l’éventuelle actualisation monétaire des crédits votés pour la période financière en cours.
Il a indiqué dans des discussions en commission parlementaire qu’il avait peu d’espoir que ces crédits soient augmentés. Il a son opinion personnelle sur le sujet, que la Commission ne partage pas ! On attend en tout cas pour la fin de cette année la parution d’un rapport intermédiaire de la Commission européenne sur les financements en cours.
Les moyens financiers décidés jusqu’en 2027, soit 85 Mrds €, risquent de perdre en valeur plus de 30 % si l’inflation actuelle européenne devait se maintenir, ce qui constituerait une déstabilisation supplémentaire du revenu agricole. Ces crédits ont été retenus sur la base d’une inflation de 2 %, ce qui en outre limite toute intervention immédiate de la Commission aussi longtemps que l’inflation reste au-dessus de ce taux, comme pour les sécheresses par exemple.
Le très influent journaliste Konstantin Kockerols, qui éditorialise dans plusieurs grands journaux agricoles allemands, critique vertement la prestation de l’actuel Commissaire européen à l’Agriculture, le polonais Janus Woyciechiowski (photo).
« Pour quelqu’un qui a la responsabilité du plus gros budget européen, le Polonais est étonnamment invisible » écrivait-il encore récemment.
Après avoir rappelé la carrière du commissaire, Kockerols constate que Woyciechowski est isolé à Bruxelles. Il est membre du parti polonais PiS, considérée à Bruxelles comme nationaliste, ce qui le met parfois en position inconfortable.
Il est souvent en Pologne, s’exprime en polonais, surveille de près les affaires de son pays. Il n’occupe donc pas toute sa place à Bruxelles et bien sûr cette place laissée libre ne l’est pas restée longtemps: d’autres que le Commissaire se sont saisis des affaires agricoles européennes.
La réforme de la PAC a été engagée par son prédécesseur, l’irlandais Phil Hogan, et dans la phase finale c’est le vice-président néerlandais Franz Timmermans (62 ans) qui a pris les choses en main. La question des produits de traitements, il l’a laissée totalement aux mains de la Commissaire à la santé chypriote Stella Kyriakides (67ans). Et pour les émissions dites industrielles, c’est le jeune Commissaire à l’Environnement, le lituanien Virginijus Sinkevičius (33 ans) qui fixe le cap.